L’État de New York figure parmi ceux qui ont adopté une législation en faveur d’une dépénalisation du cannabis. Mais malgré cette avancée majeure, il a fallu attendre presque trois années entières avant que le premier établissement proposant ce service n’ouvre ses portes.
Les responsables prennent le soin de choisir les personnes dont les casiers judiciaires portent la trace d’une condamnation pour possession ou vente de cannabis. Sont également éligibles les organismes qui représentent ou défendent l’intérêt de ces ex-condamnés. Les pronostics affirment que l’État a tout le potentiel pour s’afficher parmi les leaders du marché mondial. Mais avant, il convient de démanteler le marché clandestin qui a proliféré.
Les bénéficiaires des licences de vente de cannabis
L’État a longtemps mené une lutte acharnée contre le cannabis. Durant une trentaine d’années, elle a plus durement touché les communautés d’Afro-Américains. Les dirigeants actuels estiment alors qu’il n’est que justice que ce soit ceux qui ont été arrêtés et condamnés durant cette période prohibitionniste qui récoltent les fruits de la légalisation du produit.
Toutes les licences délivrées au sein de l’État ont été en faveur des personnes ayant ce profil. Dans les rangs, les minorités ethniques sont alors largement représentées. Concrètement, ces bénéficiaires comprennent autant d’anciens condamnés que de leurs proches ou des organismes qui œuvrent activement à leur réinsertion.
L’ouverture de la première boutique de CBD de l’État a vu la présence de personnalités publiques pour ne citer que la sénatrice de l’État, Liz Krueger. Ce lieu est géré par Housing Works, une association qui apporte son aide autant aux anciens détenus qu’au SDF ou aux personnes séropositives.
Les avantages résultant du marché
L’industrie du cannabis est appelée à proliférer au sein de l’État. En effet, c’est ce qu’estiment les dirigeants locaux, que ce soit le maire de la ville, Eric Adams, ou le gouverneur de l’État, Kathy Hochul.
Cette dernière, lors d’un communiqué, a même mentionné la possibilité de faire de l’État un modèle à l’échelle nationale. Question estimation, la mairie prévoit que le secteur enregistrera, au cours de cette année 2023, 1,3 milliard de dollars de ventes. Ce secteur pourra permettre également de créer entre 19 000 à 24 000 nouveaux emplois dans un intervalle de trois années.
Les autorités locales se frottent déjà les mains en prévision des recettes fiscales récoltées à partir de ces lieux de vente de CBD. Le maire de New York estime que le nouveau marché constitue une véritable aubaine, propice à une relance économique de la ville. Au cours des six années à venir, le secteur pourra engendrer des recettes s’élevant à 1,25 milliard de dollars. Les bénéficiaires des licences ne sont pas en reste.
L’association à la tête de Housing Works, la première boutique de l’État où il est possible d’acheter du CBD, mise sur un profit avant imposition de 1 million de dollars au cours de sa première année d’activité. Son fondateur prévoit d’utiliser les bénéfices pour fournir des services de base, tels que la santé et le logement aux New-Yorkais qui en ont le plus besoin.
Les freins à son développement
Le laps de temps entre la légalisation du cannabis et l’octroi de licence a permis le développement d’un marché noir fructueux. Ce dernier ne respecte pas les dispositions légales, que ce soit pour la taxation (soit 13 % avec les ventes au détail) ou le taux de THC autorisé. De ce fait, les autorités ont tôt fait de tenter d’éradiquer ce fléau avant qu’il ne prenne de l’ampleur.
Les entrepreneurs légaux, quant à eux, sont obligés de se lancer dans l’aventure sans bénéficier d’un crédit bancaire. Pour des raisons légales, les banques ne peuvent se risquer à octroyer des prêts pour qu’ils puissent développer leurs activités.
